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Santé et sciences de la vie

Lettres ouvertes

29 novembre 2018

Le secteur privé, partenaire d’un système public et universel de santé

L’intervention récente de la ministre canadienne de la Santé a relancé le débat sur la place du secteur privé en santé.

Il faut tempérer ses indignations. Au Québec, tous les Québécois ont accès à des soins et des services de santé gratuitement. Plus de 98 % des médecins québécois sont inscrits au régime public d’assurance-maladie et doivent, de ce fait, offrir leurs services sans facturer de frais aux usagers pour les services médicaux assurés.

Il y a depuis très longtemps, un défi d’accès à des soins et aux services de santé. Le problème des listes d’attentes perdure, malgré les milliards de dollars d’investissement consentis par le trésor public au cours des dernières années.

Dans certains domaines du secteur de la santé, une collaboration étroite et clairement avantageuse s’est développée entre le secteur public et les entreprises privées. C’est le cas des cliniques médicales, entreprises privées, qui agissent en complémentarité avec le système hospitalier. Pour désengorger les urgences, on mise précisément sur une participation accrue des cliniques médicales. On peut aussi évoquer le cas de plusieurs cliniques radiologiques privées qui traitent, en dehors des hôpitaux, des milliers de demandes d’imagerie, soulageant ainsi les établissements hospitaliers et contribuant de ce fait à réduire les listes d’attentes. On pourrait multiplier les exemples.

La plupart des services de santé fournis par les entreprises privées sont assumés ou remboursés par la Régie de l’assurance-maladie du Québec. Certains services complémentaires aux actes médicaux sont offerts par le secteur privé moyennant compensation. C’est par exemple le cas des prélèvements et des tests de laboratoire qui sont offerts, souvent dans une annexe de la clinique médicale. Le patient a le choix de débourser quelques dizaines de dollars et obtenir un rendez-vous rapide ou attendre quelques heures supplémentaires afin d’obtenir ces services dans un centre hospitalier ou un CLSC. De notre point de vue, c’est mal interpréter l’esprit de la loi canadienne pour voir dans ce genre de services connexes une entorse au principe de l’accès universel.

Dans le domaine de l’hébergement et des services à domicile, les entreprises privées et celles de l’économie sociale remplissent des fonctions essentielles.

Une étude réalisée par la FCCQ en 2018 a révélé que plus de la moitié (51 %) des travailleurs du secteur de la santé œuvrent au sein d’un organisme privé, ce qui représente un total de 222 000 travailleurs.  La part du secteur privé dans le financement de la santé au Québec s’élevait à plus de 15 milliards en 2017.

Les prestataires de soins et de services de santé privés étant déjà bien implantés au Québec, il faut les impliquer davantage en élargissant les situations de collaboration entre les entreprises privées et le secteur public, entre autres grâce à une rémunération concurrentielle des services rendus.

La population du Québec vieillit plus rapidement que celle des autres provinces. Cela pose des défis considérables au système de santé. Nous invitons la ministre canadienne de la Santé à chercher des solutions crédibles susceptibles d’atténuer l’impact du phénomène du vieillissement sur le financement du système de santé.  Il s’agirait là d’une contribution structurante au débat. De longue date, on a démontré au Québec que le secteur privé joue un indispensable rôle complémentaire au système public de santé, sans affecter l’accès universel aux services.

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