Communiqués
24 novembre 2021
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24 novembre 2021
Montréal, le 24 novembre 2021 – À 24 heures de la présentation de la mise à jour économique par le ministre des Finances Éric Girard, la FCCQ rappelle les attentes du milieu économique envers le gouvernement du Québec afin de pallier aux défis de la rareté de main-d’œuvre. Véritable frein à la relance économique de nos entreprises, des engagements concrets et immédiats seront attendus par les entrepreneurs et les employeurs.
Des conséquences importantes pour nos entreprises
Considérés comme l’enjeu principal des entreprises québécoises, les membres de la FCCQ ont indiqué, lors d’un sondage, que plus de 86 % d’entre elles étaient affectées par le manque de travailleurs. Les conséquences étant significatives et démontrées au cours des dernières années, des actions plus prononcées sont attendues sur tous les fronts.
« Le gouvernement a une occasion en or demain de rassurer les entrepreneurs québécois sur l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre et il doit la saisir. Sans cela, nos entreprises vont continuer de voir leurs projets affectés, autant sur le plan du développement que dans l’opérationnalisation. Cette réalité ébranle inévitablement la compétitivité du Québec dans un contexte de reprise où la concurrence à l’international est de plus en plus féroce », a souligné Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.
Maintenir le lien d’emploi des travailleurs d’expériences
La rétention des travailleurs d’expérience constitue l’une des principales solutions afin de limiter la rareté du personnel en entreprise. Cependant, plusieurs contraintes fiscales persistent et découragent la participation au marché du travail de ces employés d’expérience. Afin d’éliminer ces obstacles, la FCCQ recommande au gouvernement, entre autres, de s’attaquer à l’impossibilité pour un prestataire du Régime de rentes du Québec de faire cesser les prestations six mois ou plus après le début de leur versement.
« Le gouvernement doit impérativement rendre le marché du travail plus attrayant pour les travailleurs expérimentés et de nombreux leviers existent pour le faire. La rétention des travailleurs d’expérience constitue l’une des principales solutions afin de limiter la rareté du personnel en entreprise. Cependant, plusieurs contraintes fiscales persistent et découragent la participation au marché du travail de ces employés d’expérience », a poursuivi Charles Milliard.
« Après ce délai, arbitrairement court et inutilement rigide, un prestataire du régime de rentes ne peut interrompre ses prestations en cas de retour au travail. Il s’agit donc d’une disposition qui incite à la retraite permanente et irréversible alors que le gouvernement se trouve dans un contexte où il faudrait accroître le taux d’activité des travailleurs expérimentés », a mentionné M. Milliard.
La FCCQ recommande également de supprimer l’obligation de cotiser au RRQ sur tout revenu de travail après avoir commencé à recevoir des rentes ainsi que de bonifier le crédit d’impôt pour la prolongation de carrière. Les pays les plus performants en rétention des travailleurs expérimentés ont misé sur les campagnes de sensibilisations et encouragé la mise sur pieds de programmes incitant les retraites progressives.
L’importance de la requalification de la main-d’œuvre et du développement des compétences en adéquation avec les besoins des entreprises
La requalification de la main-d’œuvre demeure une solution importante, et ce, pour l’ensemble des secteurs économiques. Au cours de l’automne 2020, la FCCQ a élaboré une nouvelle approche afin d’orienter l’ensemble des acteurs dans une direction commune en matière de développement de la main-d’œuvre. Intitulé le Chantier des compétences, ce projet de société viserait à revoir nos façons de faire en matière de formation continue en facilitant la reconnaissance des compétences des chercheurs d’emplois, mais également des travailleurs, l’identification des besoins en compétences des entreprises ainsi que la création de passerelles pour accélérer l’appariement des travailleurs et des emplois du futur.
« Le Chantier des compétences représente une solution profitable, autant pour les individus, pour les entreprises que pour le gouvernement. En adaptant la formation tout au long de la vie aux compétences déjà acquises par les travailleurs et en facilitant le développement des compétences essentielles, les entreprises pourront augmenter leur productivité et mieux outiller la main-d’œuvre afin de leur permettre de s’adapter aux nombreux changements qui continueront de bouleverser le marché du travail. », a continué M. Milliard.
La FCCQ s’attend que le gouvernement adopte cette approche structurante afin de faciliter le déploiement de nouvelles compétences et également pour accélérer le retour en emplois des chômeurs ainsi que d’attirer les personnes éloignées du marché du travail. Des investissements sont notamment attendus afin de permettre aux plus grand nombres de travailleurs de réaliser des bilans de compétences.
La modernisation de l’approche en formation continue
Le développement des compétences, dans toutes les professions, par l’investissement en formation, en lien avec les besoins des entreprises, est crucial pour la croissance de la productivité et l’amélioration des niveaux de vie à long terme.
Afin d’encourager la formation en continu, la FCCQ propose la mise en place d’un nouvel incitatif à l’épargne qui serait adapté à la nouvelle réalité du marché du travail. Prolongement naturel du Régime enregistré d’épargne-études , le Régime volontaire d’épargne pour la formation continue (RVEFC) permettrait aux travailleurs et aux personnes en transition d’emploi d’utiliser les montants accumulés afin de développer de nouvelles connaissances et ainsi d’assurer leur progression professionnelle sur le marché du travail. De plus, le RVEFC permettrait un accès à la formation, tout au long de leur vie professionnelle, malgré les éventuels changements de carrières.
« Malheureusement, le Québec demeure bon dernier parmi les provinces au chapitre de la participation des personnes de 25 à 64 ans à des études ou à des formations liées à l’emploi. L’un des principaux enjeux associés à cette faible participation est justifié par l’absence d’incitatif financier. En offrant le RVEFC, les travailleurs de tout âge pourront utiliser l’argent de ce régime afin d’alléger la pression monétaire associée aux formations et au temps qui y est nécessaire de consacrer. Il s’agit également d’une approche intéressante pour les entreprises qui pourront soutenir leurs travailleurs dans leur choix de formation en adéquation avec les besoins du marché » a poursuivi M. Milliard.
Et les finances publiques ?
Pour la FCCQ, la mise à jour économique du gouvernement représente une occasion de faire le point sur la gestion des finances publiques. Dans un contexte où nous rencontrons un déficit structurel amené entre autres par la réponse du gouvernement face à la crise de COVID-19, la FCCQ s’attend à ce que celui-ci rencontre l’atteinte des objectifs fixés dans le Budget du Québec 2021-2022 en termes de réduction des déficits annuels et du ratio dette brute/PIB dans les prochaines années, pour retrouver le plus rapidement possible le niveau des finances publiques de l’avant-dernier budget, présenté en mars 2020.
« Devant le contexte d’une pandémie mondiale, on a soutenu le gouvernement dans son approche d’adopter des mesures d’aide financières pour soutenir la population et l’économie québécoise. Considérant la présente croissance économique observée au Québec, nous sommes d’avis que le gouvernement devrait maintenant se fixer comme priorité d’agir pour réduire le ratio dette brute/PIB afin de garantir la pérennité des finances publiques québécoises. Travailler à pourvoir les nombreux postes manquants aidera à y parvenir, car la rareté de main-d’œuvre représente un frein à la croissance économique, et donc, à générer des revenus fiscaux pour le gouvernement », conclut M. Milliard.
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