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Ressources naturelles et agroalimentaire

Lettres ouvertes

8 décembre 2020

Notre forêt doit être un levier de relance économique durable

La crise provoquée par la pandémie de COVID-19 constitue une occasion de revoir nos chaînes d’approvisionnement pour favoriser des matériaux locaux et de relancer notre économie en misant sur des filières durables et sobres en carbone. 

Au Québec, cela devrait nous amener collectivement à redécouvrir les vertus d’une matière qui est au cœur de notre histoire économique : le bois.

Une ressource naturelle renouvelable

Le Plan pour une économie verte présenté récemment par le gouvernement du Québec reconnaît l’importance du bois comme matériau à faible empreinte carbone, ainsi que ses propriétés comme moyen de stockage de carbone.

Mieux encore, il s’agit d’une ressource naturelle renouvelable dont nous pouvons augmenter le volume disponible!

La relance économique sur laquelle nous devons plancher sans tarder constituerait donc un moment particulièrement bien choisi pour augmenter les investissements en travaux sylvicoles, dont le budget de base n’a pas augmenté depuis 2014.

Alors que l’utilisation croissante du bois fait partie du Plan pour une économie verte, il faut s’assurer que le volume de bois à récolter augmente lui aussi. Cette augmentation de budget doit clairement viser un objectif de rendement, c’est-à-dire une hausse du volume de bois disponible à la récolte lorsque les arbres plantés arriveront à maturité.

Impliquer les entrepreneurs forestiers

Si nous sommes sérieux dans notre volonté collective de recourir davantage au bois comme matériau durable, il est également impératif de retirer certains bâtons des roues des entrepreneurs.

Les entrepreneurs forestiers réalisent des travaux d’infrastructures qui bénéficient à de nombreux autres usagers, notamment en récréotourisme et en exploration minière. Pourtant, des entrepreneurs nous rapportent devoir parfois attendre plusieurs années avant de recevoir les chèques de compensation que l’État s’est pourtant engagé à leur verser pour l’aménagement de ces chemins multiressources!

Un équilibre doit aussi être trouvé entre les objectifs gouvernementaux de création d’aires protégées et d’utilisation croissante du bois dans nos constructions écoresponsables.

Il faut éviter de réduire le territoire de coupe simplement pour cocher une case d’un objectif d’aire protégée : impliquons les entrepreneurs forestiers dans le processus de conservation du territoire.

Le biocharbon

Enfin, au bout de la chaîne de mise en valeur des produits forestiers, le Québec est mûr pour le lancement d’une opération majeure de valorisation de la biomasse forestière.

Le gouvernement investit déjà des sommes importantes pour développer une filière québécoise de biocharbon, une technologie qui a fait ses preuves ailleurs dans le monde.

Pour accélérer son adoption par nos industries, il faudrait mettre en place des incitatifs fiscaux généreux pour l’utilisation des biocarburants comme le biocharbon.

Cela permettrait à la fois de trouver un débouché local pour les résidus de nos scieries mises à mal par le déclin de l’utilisation du papier journal, de réduire les émissions de GES de nos industries plus lourdes et de réduire nos importations de combustibles fossiles.

Toutes ces actions sont à portée de main pour faire de notre industrie forestière un puissant levier de relance économique durable, au bénéfice de l’ensemble des régions du Québec et, qui plus est, de la planète. Saurons-nous saisir cette occasion?

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