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Main-d'œuvre et immigration

Communiqués

30 octobre 2019

Orientations pluriannuelles en immigration 2020-2022 : Des seuils insuffisants et des exigences qui compliquent l’arrivée de travailleurs qualifiés

La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) croit que les mesures en immigration annoncées ce matin par le gouvernement aggraveront les enjeux de main-d’œuvre que subissent et continueront de subir de nombreux employeurs du Québec.

« Nous avons été clairs et loquaces quant aux besoins des entreprises face à la pénurie de main-d’œuvre, dont les solutions comprennent un apport plus important de l’immigration, entre autres », rappelle Stéphane Forget, président-directeur général de la FCCQ.

En commission parlementaire, en août dernier, la FCCQ avait appelé le gouvernement à arrimer la politique d’immigration du Québec avec l’évolution du marché du travail, pour minimiser les difficultés de recrutement des entreprises, et de rehausser le seuil des immigrants économiques à 60 000 personnes, à terme. « La décision du gouvernement de maintenir son seuil à un maximum de 52 500 personnes, en 2022, s’explique difficilement, malgré les représentations conjointes de l’ensemble des partenaires du marché du travail », constate Stéphane Forget.

Exigences trop élevées pour le PEQ

La FCCQ croit fermement que le travail constitue un milieu d’intégration efficace pour les personnes immigrantes. Pour cette raison, elle considère que l’exigence d’un niveau intermédiaire avancé de la connaissance du français éliminera d’excellents candidats au Certificat de sélection du Québec (CSQ) et ce, malgré les investissements en francisation et l’intégration accélérée que permettent les milieux de travail. « Le délai est beaucoup trop court, malgré la bonne volonté des immigrants et des employeurs. Que penser, aussi, de la décision d’étendre cette connaissance plus approfondie du français aux demandeurs secondaires? On se prive potentiellement de plusieurs candidats à l’emploi », affirme Stéphane Forget.

Le gouvernement relance le volet des étudiants étrangers du Programme d’expérience québécoise (PEQ) et l’élargit aux formations professionnelles et techniques de plus de 900 heures. Il favorise ainsi des formations en demande sur le marché du travail, une bonne nouvelle selon la FCCQ. « Nous questionnons cependant la mise en œuvre de cette mesure », souligne Stéphane Forget « Comment un étudiant, dont le permis de travail est de courte durée après sa diplomation, aura-t-il le temps d’accumuler six mois d’expérience sur le marché du travail avant d’obtenir son certificat de sélection du Québec? »

Le gouvernement mise sur les travailleurs étrangers temporaires

L’annonce d’aujourd’hui confirme la volonté du gouvernement à encourager davantage les employeurs à se tourner vers les travailleurs étrangers temporaires. En limitant les emplois admissibles au PEQ, les critères viennent également rendre plus difficile le recrutement de plusieurs de ces travailleurs dont le métier n’est pas sur la liste. La capacité d’attraction du Québec risque d’en être diminuée. « Le contexte actuel demande que le gouvernement fédéral et celui du Québec arrivent à une entente pour raccourcir les délais et alléger les démarches administratives », insiste Stéphane Forget.

La volonté du gouvernement d’améliorer les programmes d’immigration laissait augurer un répit pour les entreprises qui subissent la pénurie de main-d’œuvre, mais les mesures annoncées viennent complexifier la situation pour plusieurs, déplore la FCCQ. « Malheureusement nous devons constater que l’annonce d’aujourd’hui n’aidera pas de nombreuses entreprises, dans de nombreux secteurs, à soulager les enjeux de main-d’œuvre et les impacts sur leurs opérations », conclut Stéphane Forget.

Le mémoire de la FCCQ sur la planification de l’immigration peut être consulté ici.

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